Dans un article précédent, je vous expliquais les problèmes écologiques liés à la mousse florale et mon étonnement face à son utilisation encore massive par de nombreux fleuristes. Le rayon dédié à la mousse dans les magasins de fournitures florales est toujours très important et les entreprises qui la produise sont très présentes sur les salons professionnels. En discutant avec plusieurs fleuristes, je me suis rendu compte que beaucoup ignorent même les aspects problématiques de cette matière.

J’ai moi-même été formée à l’utilisation de la mousse florale, et je comprends parfaitement les avantages qu’elle offre. Je n’étais pas une grande utilisatrice, mais j’ai eu le cœur serré lorsque j’ai dû jeter des dizaines de blocs après un événement qui n’avait duré que quelques heures. Depuis ma prise de conscience, j’ai repensé mes créations et mes pratiques. Aujourd’hui, j’aimerais donc partager avec vous toutes les alternatives à la mousse, avec leurs avantages et inconvénients.

Cet article n’a pas pour but de critiquer les fleuristes qui l’utilisent encore, mais plutôt de montrer qu’on peut très bien s’en passer ! Ma transition a été progressive, et je sais qu’il est difficile de changer ses habitudes. Pourtant, je vous assure que c’est possible, et même très agréable de travailler sans mousse. Après avoir fait le pas, je ne reviendrais en arrière pour rien au monde.

Les alternatives

Selon ce que vous souhaitez faire, il existe différentes techniques. Je vais lister ici toutes celles que j’utilise régulièrement dans mon travail en tant que décoratrice florale événementiel.

1. Le grillage

C’est ma technique préférée car elle est réutilisable à l’infini et elle permet de placer les fleurs exactement de la façon dont on le souhaite. Vous pourrez voir ici et ici des exemples de créations avec du grillage. Je l’utilise beaucoup pour les centres de tables et grandes compositions comme les motifs de buffet et les bouquets en vase Médicis (le grillage est alors mis dans un seau rempli d’eau).


2. Le Kenzan (ou pique-fleurs)

Très utilisé dans les techniques d’Ikebana c’est un outil qui permet de créer de magnifiques centres de tables minimalistes : 3/4 tiges et le tour est joué. Exemple : ici

Kenzan

3. La mousse 100% naturelle

En dernier recours, pour les centres de table en hauteur ou composition posée au sol, j’utilise aussi la mousse de basalte (Sideau Agraawool) qui est réutilisable (entre 2 et 3 fois) et compostable. Je me fournis chez All4Plants.


4. Les structures FoamFree

Pour les grands décors j’ai investi dans des structures qui permettent l’utilisation de seaux remplis d’eau. Je remercie Florésie Frameworks pour leur invention qui facilite grandement ce travail. Parfois, je complète avec des pipettes remplies d’eau (réutilisables). Le compte Instagram et la chaine Youtube de Joseph Masie offre de super tutoriel avec les structures de Florésie.

Exemple d’une création avec une structure FoamFree + grillage

5. L’eau, juste de l’eau

Une option très simple mais efficace : les vases avec de l’eau, tout simplement.

Je vois parfois de très beaux vases en céramique (opaques) dans lesquels de la mousse est ajoutée uniquement pour tenir les fleurs. Ici, je vous assure que ce n’est pas nécessaire : les fleurs se portent beaucoup mieux dans de l’eau.

Pour les maintenir en place, il suffit de maîtriser la technique de l’auto-calage, où les tiges se soutiennent entre elles. Commencez par placer des tiges ramifiées (feuillage) pour créer une structure de base, puis insérez les fleurs dans les espaces ainsi formés. Cette méthode permet de créer des compositions stables et naturelles, sans recours à la mousse.

Le transport

C’est là que ça se complique un peu car pour toutes les créations à base de grillage il faudra prévoir de bien les caler dans des bacs de transport et de reremplir tous vos contenant d’eau en arrivant sur le lieu d’installation (une partie de l’eau se sera renversée dans vos bacs à cause des mouvements lors du transport). Cela dépendra de vos vases évidemment, les coupes sur pied sont les plus compliquées à transporter en gardant l’eau. Mais ce problème est vite réglé en vous habituant à prendre un remplisseur avec vous pour reremplir tous vos vases une fois sur place.

Conclusion

Au début, travailler sans mousse peut sembler compliqué. Mais il s’agit surtout d’un changement d’habitudes que l’on peut faire progressivement. Quand je repense à l’impact écologique de la mousse florale, je me dis que l’effort en vaut largement la peine. Un petit inconfort au départ, mais une fois les bonnes pratiques adoptées, on ne regrette absolument pas ce choix.

Pour vous accompagner dans la transition, voici quelques ressources utiles :

  • Les formations de l’atelier Freyja Garden Flowers (Normandie) et de l’Atelier Aimer (Nantes)
  • La chaîne YouTube de Joseph Massie : Joseph Massie
  • Le compte Instagram NoFloralFoam : NoFloralFoam