La mousse florale c’est ce bloc vert spongieux qu’on remplit d’eau et dans lequel les fleuristes piquent des fleurs pour les garder hydratées.

La mousse florale, il faut le dire, est très pratique et facile d’utilisation. On nous apprend à l’utiliser pour un grand nombre de créations lors de la formation au CAP fleuriste. Par exemple, pour les centres de table, pièces de deuil, grands décors et même bouquets de mariée). On nous vend cet outil à toutes les sauces. Forcément, cette mousse on la retrouve partout, principalement dans l’événementiel et dans les créations de deuil. 

Cependant quand on se penche sur la question on se rend compte à quel point la mousse florale est polluante et problématique. Aujourd’hui, je pense même que c’est une aberration écologique qu’on continue à l’utiliser autant et partout sans parler de ses problèmes ou mettre en garde quant à son utilisation. Pour vous donner une idée, un bloc de mousse florale c’est l’équivalent de 10 sacs plastiques. Elle n’est pas biodégradable, pas recyclable et toxique pour les humains et les animaux. La mousse florale finit en microplastiques qui polluent nos océans (Source : Floral foam adds to microplastic pollution problem). J’ai passé mon CAP en 2018 et ces *détails* n’étaient pas abordés lors des cours d’art floral. Cela a peut-être changé, mais à l’époque je ne me rappelle pas que ce sujet ait été abordé. J’ai donc commencé mon parcours de fleuriste en utilisant la mousse à tout va, sans trop y réfléchir.

Au fur et à mesure, me voyant jeter des blocs et des blocs, je me suis posée la question d’où finissaient toute cette mousse et de l’impact de ces déchets. Je me suis donc documentée de mon côté et en suivant des fleuristes d’avant-garde qui abordaient le sujet, principalement sur Instagram avec le hashtag #nofloralfoam

Petit à petit j’ai supprimé la mousse florale de ma boîte à outil et je l’ai remplacée par diverses techniques, détaillée dans un autre article (Les alternatives à la mousse florale). J’ai du également mettre en place une autre organisation (différent choix de fleurs et un timing de création plus serré) et réfléchir à d’autres méthodes de transport. Pour certaines créations cela a été plus facile que pour d’autres. J’ai également dû enlever certaines créations de mon catalogue car elles étaient irréalisables sans mousse.

J’observe qu’il y a encore beaucoup d’événements qui utilisent 1, 2 ,3 voire 4 blocs de mousse pour UN centre de table (je vous laisse faire le calcul en équivalent-sac-plastique pour un événement de 40 tables) avec des roses qui ont pris l’avion pour venir jusqu’en France. Et le pire, c’est qu’en discutant avec ces fleuristes ou décorateurs, ils n’ont pas l’air au courant du problème que pose la mousse. Le manque d’information sur le sujet est criant.

Heureusement on constate que le secteur bouge doucement mais sûrement vers plus d’éco-responsabilité grâce au Collectif de la Fleur Française et des acteurs comme Désirée Fleurs, Fleurs d’Ici, et Du Pain et des Roses, qui mettent en valeur l’importance de l’utilisation de fleurs locales et les pratiques écoresponsables.

Pour accélérer la transition écologique de notre secteur vers une industrie plus verte, on peut souhaiter que le programme du CAP évolue vers plus de techniques sans mousse et qu’on nous sensibilise plus sur la saisonnalité des fleurs, leurs origines et les méthodes de production.

Pour cela, je me dis que c’est aussi vous, les clients, qu’il faut sensibiliser. La prochaine fois que vous demandez un devis pour un événement à votre fleuriste, peut-être que vous pouvez lui demander si ses créations sont sans mousse ? Si c’est le cas : Parfait. Sinon vous pouvez lui demander un autre type de création sans mousse. S’il s’adapte : Super ! Et dans le cas où ce n’est pas possible sachez que le Collectif de la Fleur Française vous donne accès à un annuaire de fleuristes éco-responsables partout en France 😊

Source :

Floral foam adds to microplastic pollution problem. Water-absorbing green foam widely used by florists is contributing to the world’s microplastic problem.